Lors de sa conférence de presse, Carlos Ghosn s’est présenté sans surprise comme la victime d’un complot de Nissan et du gouvernement japonais visant à se débarrasser de l’influence de Renault.
Il s’est posé en sauveur de Nissan, sans un mot pour les dizaines de milliers de salariés de Nissan licenciés lorsqu’il en a pris la tête.
L’ex-PDG déchu s’est posé en véritable héros, ayant augmenté les profits de Renault et de Nissan, insistant, voire se délectant que depuis son départ les bénéfices de Nissan et de Renault ont baissé, que la fusion avec Fiat Chrysler a échoué, que les innovations technologiques seraient au point mort… Comme s’il n’y avait pas d’avenir sans lui.
Ghosn a joué la corde de l’émotion en dénonçant ses conditions d’arrestation et de détention. C’est pourtant lui qui avait la justice expéditive lorsqu’il licenciait trois cadres de Renault injustement accusés d’espionnage.
Il a été moins convaincant sur les charges qui pèsent contre lui.
Ghosn a défendu son train de vie, les résidences de luxe payées par Nissan, les anniversaires fêtés en grande pompe au château de Versailles… Il ne comprend visiblement pas que son train de vie puisse choquer.
Ghosn se défend d’être un dictateur froid et avare. C’est pourtant lui qui a imposé un mode de management autoritaire. C’est pourtant lui qui jugeait qu’il n’était pas payé à sa juste valeur et qui n’en avait jamais assez.
Ghosn veut toujours faire le show, mais il est passé désormais dans la série B. Les salariés de Renault sont déjà passés à autre chose.
SUD Renault Guyancourt, le 8 janvier 2020
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Article publié le 9 janvier 2020
